
Visages crispés, grises mines, regards profonds, échanges en aparté, c’est ce que je constatai ce samedi matin dans cette salle de réunion de la CCI-Bénin. Ils sont venus d’un peu partout, ces commerçants et même producteurs, chacun avec son histoire, chacun avec sa mésaventure sur le chemin tortueux de la recherche du profit. C’est avec une valise pleine de dossiers à lui confier que le conférencier principal fit son entrée dans la salle devenue exiguë. << …Je ne suis pas ici pour faire la politique et je n’ai pas un champ de soja ni de cajou mais je suis humain et ce qui vous touche me touche car nous sommes tous des frères…>> , c’est par ces mots introductifs que Dr Bertin Koovi va lancer les échanges. Face à un public visiblement réceptif il va d’abord démontrer la pertinence des réformes gouvernementales pour ne pas priver la GDIZ de la matière première tout en expliquant que l’argent qui a permis de subventionner les machines agricoles via la SONAMA et qui sont cédées à 11 Millions au lieu de 22Millions par exemple et toutes les infrastructures qui jalonnent notre pays sont le fruit du labeur des béninois. Ce faisant, il est donc inadmissible que la production locale produise la richesse dans les pays voisins pendant que nos jeunes sont au chômage. Il mettra un doigt sur la pédagogie des réformes avant de rassurer : » …si une réforme ne fait pas du bien aux acteurs, il faut la réformer et personne ne peut vous écarter du système car vous jouez un rôle irremplaçable… »
Des cas de véhicules arrêtés depuis des mois avec des dizaines de tonnes de soja et autres, des magasins barricadés par les services douaniers ont été évoqués avec pour conséquence des millions de manque à gagner et des institutions bancaires à la trousse de ces commerçants. Cette situation provoque des crises familiales et des drames sociaux qui méritent notre attention à Tous. << Un commerçant ne fait pas la politique et même s’il doit le faire il doit être de la mouvance >> va conseiller Bertin Koovi dans un ton sérieux, franc et direct à ses interlocuteurs qui de la bouche de leur porte parole Eskille Yavèdo AGBEDE vont implorer l’indulgence du Ministre des Finances et de l’Econonmie Romuald WADAGNI et les responsables de la SIPI afin qu’ils soient associés au processus de la vente des produits saisis et à leur remboursement partiel ou total selon le cas. Des témoignages élogieux de transporteurs et commerçants qui ont vu leurs situations extrêmement compliquées décantées grâce à l’implication de Bertin Koovi sans qu’ils ne se connaissent physiquement ont inondé la salle. Sur le champ il a été mis sur pied un comité pour réceptionner tous les dossiers qui seront ensuite défendus devant les autorités compétentes pour un prochain, nous espérons un dénouement heureux. Il n’a pas manqué de saluer le combat du parti Les DÉMOCRATES à cet sujet même si à ses dires il s’y est mal pris. L’initiative a reçu le soutien du Dr Fousséni GOMINA , du président Kamilou de la CCI-BÉNIN et du Directeur Départemental de l’industrie et du Commerce Rufus SARE. Avant de se retirer Bertin Koovi va menacer : » Si quelq’un vient vous demander de l’argent en mon nom, frappez-le« .
La séance s’est achevée sur une note de dévotion avec les prières chrétienne et musulmane puis celle des religions endogènes.
Richard OKE