
Le PASTEF ( Patriotes Africains du Sénégal pour le travail, l’Ethique et la Fraternité), ce parti politique de gauche né en 2014 sous l’impulsion de Ousmane SONKO n’a visiblement pas finit de redéfinir la classe politique sénégalaise puisque moins de 8 mois après avoir remporté l’élection présidentielle face aux caciques de l’arène politique de ce pays, le duo FAYE-SONKO vient encore de dicter sa loi à l’issue des législatives anticipées consécutives à la dissolution prévisible de l’Assemblée nationale par le Chef de l’Etat avec à son compteur 130 élus sur un total de 165. Cette performance électorale inédite a littéralement tétanisé l’opposition sénégalaise qui n’a donc pas hésité à reconnaître officiellement sa défaite le même jour. Ce raz-de-marée du PASTEF qui bouleverse la carte Politique du Sénégal n’est évidemment pas le fruit du hasard car comme l’enseigne Louis PAUWELS << l’engagement politique peut être une nécessité ; il n’est jamais une valeur>>.
Au regard de son hégémonie actuelle dans le landerneau politique , il convient d’en tirer trois enseignements conséquents:
D’abord la grande leçon qu’envoie le leader du PASTEF aux jeunes politiques africains est celle de la combativité, de l’endurance à toutes épreuves et de la conviction même lorsque surviennent les difficultés telles que les intimidations, les menaces, interdictions illégales diverses, arrestations , blessures et même parfois des tueries.
Ensuite, une formation politique n’a sa raison d’être qu’à travers ses militants et sympathisants qui se doivent de cotiser et surtout de prendre part aux activités et au fonctionnement du parti puisque lorsque le militantisme diminue, la classe des gardiens de l’ordre établi qui ne faiblissent jamais dans leur tâche reprend le pouvoir. Il s’agit donc d’une veille permanente et constante pour le bien de la communauté.
En outre, la tradition politique sénégalaise qui consiste à octroyer au Chef de l’Etat élu une majorité confortable à l’Assemblée nationale a été plus que respectée mais aussi grâce à la fragmentation des forces de l’opposition.
Enfin, un fief n’est jamais éternel comme l’illustre le vote à Fatick, terre de Mame Mindiss qui a vu grandir l’ex président Macky Sall ne lui a pas offert la fidélité escomptée notamment dans le nord du pays.
Maintenant que le peuple s’est largement prononcé, le PASTEF au pouvoir a les coudées franches pour impulser et implémenter les réformes structurelles dans les secteurs vitaux et par la même voie opérationnaliser les innombrables promesses de campagnes afin que à l’heure du bilan dans 4 ans , le peuple souverain sénégalais ait des raisons valables de leur faire à nouveau confiance.
Richard OKE